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Aujourd’hui, c’est le chapitre Pratique de façon délibérée que je vais traduire, comme sa licence Creative Commons Attribution 3.0 me le permet. Il a été écrit à l’origine par Jon Jagger.

La pratique délibérée ne consiste pas simplement à faire une tâche. Si tu te demandes « Pourquoi est-ce que j’accomplis cette tâche ? » et que la réponse est « Pour l’accomplir », alors ce n’est pas de la pratique délibérée.

La pratique délibérée est faîte dans le but d’améliorer ses capacités à accomplir une tâche. De la compétence et de la technique. Pratique délibérée est synonyme de répétition. Cela signifie réaliser la tâche avec l’intention d’augmenter la maîtrise d’un ou plusieurs aspects de la dite tâche. On parle également de répéter la répétition. Lentement, encore et encore. Ce, jusqu’à atteindre le niveau de maîtrise désiré. La pratique délibérée a pour but de maîtriser la tâche, non de la compléter.

Si le but principal du développement contre rémunération est de livrer un produit fini, l’objectif de la pratique délibérée est d’améliorer tes performances. Ils ne sont pas identiques. Demande-toi, combien de temps passes-tu à développer le produit de quelqu’un d’autre ? Combien pour te développer toi-même ?

Combien faut-il de pratique délibérée pour acquérir une expertise ?

  • Perter Norvig a écrit que « 10.000 heures semble être le nombre magique. »
  • Dans Leading Lean Software Development, Mary Poppendieck note « Il faut au minimum 10.000 heures de pratique délibérée aux elite performers pour devenir des experts. »

L’expertise vient graduellement avec le temps — pas d’un coup à la 10.000 ème heure ! Néanmoins, 10.000 heures, c’est beaucoup : environ 20h par semaine pendant 10 ans. Compte tenu de ce niveau d’engagement, tu pourrais t’inquiéter que tu n’es tout simplement pas un expert. Tu l’es. La grandeur est majoritairement un choix conscient. Ton choix. Des recherches étalées sur les deux dernières décennies ont montré que le facteur principal dans l’acquisition de l’expertise est la pratique délibérée. Un talent inné n’est pas le facteur principal.

  • Mary : « Il y a un consensus partagé parmi les chercheurs sur l’expertise, celui que le talent inné ne représente rien de plus qu’un seuil ; il faut avoir un minimum de talent naturel pour se lancer dans un sport ou une profession. Après ça, ceux qui excellent sont ceux qui travaillent le plus dur. »

Il n’y a que peu d’intérêt à pratiquer délibérément un domaine où tu es déjà expert. La pratique délibérée est une pratique de quelque chose où tu n’es pas bon.

  • Peter : « La clé pour développer l’expertise est de pratiquer délibérément : pas juste faire encore et encore, mais se challenger soi-même avec une tâche juste au-delà de nos capacités actuelles, essayer, analyser sa performance pendant et après, et corriger les éventuelles erreurs. »
  • Mary : « La pratique délibérée ne se fait pas sur quelque chose où tu es bon ; celà signifie se challenger soi-même, faire ce à quoi tu n’es pas bon. Donc ça n’est pas forcément amusant. »

La pratique délibérée consiste à apprendre. Des connaissances qui te changent, ainsi que ton comportement. Bonne chance.

Mon mot à moi

C’est tout à fait exact. Cela s’applique tant à la programmation qu’à d’autres domaines. Ainsi, en dessin, on peut s’entraîner à des poses de 30 secondes, dans le cadre de modèle vivant, afin de délibérément se forcer à délier et simplifier son trait. Dans l’apprentissage d’une langue, c’est pareil. On peut ainsi délibérément lire et lire pour ainsi déchiffrer plus vite un alphabet qui nous est inconnu.

Dans le cadre de la programmation, cela peut passer par des exercices destinés à améliorer sa façon d’écrire des requêtes SQL, ou bien des projets de sites webs pour s’entraîner consciemment en JavaScript. Comme dit dans l’article, l’important est de savoir pourquoi on s’entraîne et de mesurer la progression.